Si le doute est la première vertu du philosophe, BHL n'en a plus aucun(e).
"Il votera Ségolène Royal", a-t-il expliqué, en soulignant qu'il trouvait la candidate socialiste "courageuse", avec du "cran" et "du caractère". (Tout un programme…)
C'est la gazette du bobo qui, pas peu fière, nous a révélé ce scoop en première page et gros titre.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/20070410.OBS1268/bernardhenri_levy_voterasegolene_royal.html
La bobosphère vient d'abattre là, une de ses cartes maîtresses qui devrait certainement faire bouger les lignes (on ne sait dans quel sens ?...)
Il n'est pourtant pas si loin, le temps ou BHL avait encore quelques doutes au sujet de Ségolène Royal.
Le bloc-notes de Bernard-Henri Lévy © le point 23/11/06 :
…"elle sort, en effet, des robespierrismes, marxismes, etc., mais en suivant cette deuxième pente qu'elle appelle la nostalgie de l'« ordre juste » et qui lui a fait commettre, déjà, ses premiers faux pas : les profs, tous cupides et paresseux ; les intellectuels transformés au mieux en « experts », au pire en « personnes-ressources » ; l'affaire des jeunes délinquants encadrés militairement ; celle des élus qu'il conviendra, au nom de la nouvelle « démocratie participative », de faire surveiller de près par des jurys tirés au sort ; sans parler de toutes les questions difficiles, type entrée de la Turquie en Europe, dont elle ne craint pas de nous dire que ce sera à l'Opinion, c'est-à-dire aux Sondages, de décider le moment venu la façon dont on les arbitrera ; Mme Royal croit-elle vraiment cela ? est-elle cette opinionomane résolue ? cette girouette de l'idéologie tournant au gré de l'air du temps ? aurait-elle attendu de savoir ce que disaient les sondages avant de légiférer, comme Simone Veil, sur l'avortement ou, comme Robert Badinter, sur la peine de mort ? pense-t-elle, comme son conseiller Arnaud Montebourg, que nous entrons dans un temps de turbulence où compétence et expérience peuvent devenir, sic, de sérieux handicaps ? si elle le croit, c'est terrible ; si elle ne le croit pas mais croit seulement que c'est ce que ses futurs électeurs entendent et veulent qu'elle croie, c'est presque plus terrible encore ; car il y a dans tout cela un côté « l'oeil du Poitou voit juste et le terrain, lui, ne ment pas » qui, pour le coup, ne rassure guère ; il flotte autour de ce royalisme-là, garanti province contre Paris et 100 % tradition française, un parfum de « travail, famille, matrie » qui n'augure, réellement, rien de bon."
http://ancien.lepoint.fr/edito/document.html?did=186382